Écrivains francophones
Michel Noël, le passeur d'héritage
Romancier, conteur, poète et dramaturge québécois d'origine amérindienne, Michel Noël a passé sa jeunesse en milieu autochtone.
Il a publié plus de trente livres d'une grande diversité qui font de lui un véritable "passeur d'héritage" pour cette culture en pleine renaissance dans le Québec d'aujourd'hui.
Ce portrait nous permet de découvrir un personnage attachant et complexe, fier de son identité québécoise et amérindienne.
Fatou Diome, la Sérère de Strasbourg
La romancière Fatou Diome est née au Sénégal dans le delta du Saloum. Le ventre de l’Atlantique, son premier roman, la révèle au grand public. Celles qui attendent vient de paraître aux éditions Flammarion.
Arrivée en France en 1994, Fatou Diome s’installe à Strasbourg où elle réside depuis et où Mona Makki l’a rencontrée.
Du Bosphore au Léman, Metin Arditi à la rencontre de l'Autre
Metin Arditi est né en Turquie en 1945. Il quitte Istanbul à l’âge de sept ans pour rejoindre un internat en Suisse, à Lausanne, ville où il poursuit ensuite des études de génie atomique à l’École Polytechnique. Homme d’affaire et mécène passionné, il s’installe ensuite à Genève où il vit aujourd’hui.
Il lance en 2009 avec Élias Sanbar la Fondation Les Instruments de la Paix – Genève qui œuvre pour l’éducation musicale des jeunes Palestiniens et Israéliens.
C’est en 1997 qu’il publie son premier ouvrage Mon cher Jean… de la cigale à la fracture sociale qui sera suivi de nombreux essais, récits et romans, notamment Victoria-Hall (2004), Dernière lettre à Théo (2005), L’Imprévisible (2006), La pension Marguerite (2006), La fille des Louganis (2007), Loin des bras (2009), Le Turquetto (2011), Prince d’orchestre (2012) et La Confrérie des moines volants (2013).
Ling Xi, une écriture entre deux mondes
Ling Xi est étudiante lorsqu’elle quitte sa Chine natale pour s’installer à Paris en 1998.
Été strident est son premier livre écrit en français.
Ling Xi y déploie avec humour la poésie et l’étrangeté de son univers romanesque teinté de dérision et de désespoir.
Mona Makki l’a rencontrée.
Alaa El Aswany, l’Égypte d’hier et d’aujourd‘hui
Après une première rencontre au Caire quelques mois avant la chute de Hosni Moubarack, Mona Makki a retrouvé à Paris l’auteur de l’Immeuble Yacoubian, Alaa El Aswany, à l’occasion de la parution de son nouveau roman Automobile Club d’Égypte (Actes Sud) qui dépeint l’époque des pachas et de la monarchie de la fin des années 40.
Figure incontournable de la littérature égyptienne, mais également témoin engagé de l’évolution politique de son pays, Alaa El Aswany évoque dans cet entretien le parallèle entre l’Égypte d’aujourd’hui et celle de la fin de règne du roi Farouk.
Moussa Konaté, écrire pour l’Afrique
Le romancier et dramaturge Moussa Konaté, qui vient de disparaître, est né à Kita, petite ville malienne “où il n’y avait pas de frontière entre les religions”.
Son premier roman Le prix de l’âme a été écrit à son entrée à l’École normale supérieure de Bamako, en pleine période de sécheresse où pour les paysans maliens “aucune victoire n’était définitive”.
Roman social, roman politique, ou roman policier, nouvelles ou pièces de théâtre, les écrits de Moussa Konaté sont marqués par un style classique : “Mes phrases, ce sont presque des périodes, des phrases grecques”.
Militant du mouvement démocratique malien, il avait toujours refusé de quitter son pays aux pires moments du régime militaire.
Aimé Césaire, sur les pas du fils d’un pays natal…
De la ville du Havre où il a débarqué à l'âge de dix-huit ans jusqu'à son île de la Martinique, Mona Makki a recueilli les témoignages de nombreuses personnalités comme les écrivains Alain Mabanckou et Lyonel Trouillot, Raymond Saint-Louis-Augustin son successeur à la mairie de Fort de France, le footballeur international, champion du monde, Lilian Thuram…
Elle a pu également, en compagnie de l’écrivain martiniquais André Lucrèce, arpenter le chemin qui menait l'enfant Césaire de sa maison natale de Basse Pointe à l'école de la commune. Un itinéraire, à proximité du sommet de la montagne Pelée, qui marqua fortement son imaginaire et sa poésie.
Dominique Noguez, rien n'est jamais joué
Au Québec, juste après mai 68, l'écrivain français Dominique Noguez prend conscience que la langue dans laquelle il écrit est menacée, y compris en Europe.
L'expérience québécoise le persuade cependant qu'on peut résister aux pires menaces. Rentré à Paris, il sert la littérature par le roman (Amour noir, prix Femina 1997) ou l'essai (Lénine dada, 1989), avec gravité (Les Derniers Jours du monde, 1991) ou de façon ludique (Comment rater complètement sa vie en onze leçons, 2002), en célébrant les grands écrivains (Montaigne, Rimbaud, Gide ou Duras) ou les cinéastes d'avant-garde, mais sans cesser de se battre pour l'avenir de la langue française, sans laquelle rien de cela ne serait (La colonisation douce, 1991). Il n'exclut pour le faire ni l'humour ni l'optimisme des désespérés : ne jetons pas le manche avec la cognée, comme il l'explique devant le siège de l'Union européenne à Bruxelles — car rien n'est jamais joué.
Hector Bianciotti, le français pas à pas
Le 12 juin 2012, l’écrivain et académicien Hector Bianciotti s’est éteint à Paris, la ville qu’il chérissait. En 1955, il quitta l’Argentine, son pays natal, passa par l’Italie et l’Espagne avant de s’installer en France en 1961. Il “quittera“ aussi sa langue espagnole pour écrire en français, une langue qui, comme il aimait le dire, lui ressemble davantage.
À l’occasion de la sortie de son livre “Le pas si lent de l’amour“ (Gallimard), Mona Makki avait eu le privilège de l’accompagner dans un périple qui les avait menés, de Rome à Paris, sur des lieux qui ont fortement marqué la jeunesse difficile et l’œuvre de cette grande figure “élégante“ et talentueuse de la littérature d’expression française.
Rita Mestokosho, poésie et tradition
Rita Mestokosho lutte pour la préservation du mode de vie et du patrimoine culturel et écologique de sa communauté innue du Québec. Le lauréat du Prix Nobel de Littérature J.M.G Le Clézio a beaucoup contribué à faire connaître sa poésie. Écrits en français, sa langue seconde, ses poèmes expriment avec force la profondeur de la culture innue. Le magazine Espace francophone l’a rencontrée sur sa terre au Nord du Québec.